L’architecte d’un projet immobilier ne se limite pas aux plans. Intégration, mixité et faisabilité … Compte-rendu de notre rencontre avec l’architecte Michel Vander Linden.
Michel Vander Linden est architecte depuis 40 ans. Diplômé de l’école de La Cambre, à Bruxelles, passé par un bureau d’urbanisme aux États-Unis, il compte plus de 3000 maisons à son actif. Cette expérience lui permet d’être parfaitement à l’aise, surtout lorsqu’il s’agit de dessiner des projets comme ceux de Grez-Doiceau ou de Leuze-Éghezée.
Quel est l’apport de l’architecte pour un projet immobilier ?
L’architecte étudie d’abord la faisabilité technique, de concert avec le maître d’ouvrage. Il identifie ensuite un « programme » en jouant avec ces différents points :
- L’esthétisme
- La qualité
- La faisabilité économique
Ce programme, ou cet avant-projet, est ensuite présenté à l’administration pour avis préalable. Si l’avis est favorable, l’architecte accompagne le promoteur pour la demande de permis d’urbanisme. Outre les plans, l’architecte peut aussi avoir pour mission d’établir le cahier des charges techniques. Dans le cadre du projet de Grez-Doiceau, ce rôle a été pris par le maître d’ouvrage.
L’architecte peut ensuite être présent tout au long du chantier, ou intervenir à la demande, pour des questions de choix esthétiques ou d’adaptation de plans. Il intervient aussi dans le contrôle du gros œuvre fermé, ainsi que dans le suivi des travaux de finition.
On peut compter deux ans entre l’esquisse d’un projet et la réception des travaux.
L’intégration : le maître mot pour Grez-Doiceau
Les premiers contacts entre le promoteur et l’architecte se déroulent souvent autour de deux questions :
- Est-ce qu’une construction est faisable?
- Quelle sorte d’habitation peut-on construire ?
La dimension technique détermine la faisabilité. Quant à la typologie de l’habitation, il faut penser en terme d’intégrations. Le terrain à Grez-Doiceau se situe au centre de la commune, sur la Chaussée de Jodoigne.
Point de monolithe blanc ultra-design ou d’immeuble de dix étages : ici, un petit immeuble à appartement se justifie vraiment. 6 appartements traversants, avec des places de parking à l’arrière et des terrasses qui donnent sur l’intérieur de l’îlot.
Le concept du new urbanism
Le style architectural du projet de Grez-Doiceau est, selon les mots de Michel Vander Linden, « un style classique, dans la vague du new urbanism ». Ce new urbanism est en fait un urbanisme d’intégration, qui s’inspire de la typologie locale et des gabarits environnants.
L’objectif est simple : qu’on ait l’impression que l’immeuble a toujours été là.
La mixité : le projet de Leuze-Éghezée
L’ensemble de Leuze-Éghezée répond à d’autres critères. Si l’intégration et le new urbanism sont toujours des fers de lance, il ne faut pas perdre de vue la fonction de l’habitat et les catégories de personnes qui y habiteront.
Un immeuble pourra intéresser les jeunes couples, les personnes à mobilité réduites ou les personnes âgées, alors que les maisons seront plus orientées vers les familles. Cette mixité, cet intergénérationnel, est un aspect auquel tient particulièrement Michel Vander Linden.
Les maisons sont conçues dans un autre but que les appartements. Fort de son expérience, Michel Vander Linden connaît le profil de ce que les gens recherchent : une maison unifamiliale, dans laquelle les propriétaires pourront vivre, grandir et évoluer.
L’architecture brabançonne
Pour ceux qui en douteraient : il existe bien une architecture brabançonne. Comme il existe une architecture hennuyère ou namuroise. Si le style n’est pas aussi reconnu que le Gothique ou l’Art Nouveau, c’est peut-être parce qu’il est avant tout défini par les habitudes, les ressources et les conditions atmosphériques locales.
L’architecture du Brabant Wallon se caractérise par des murs de briques et des toits en tuile. L’ardoise est réservée à une architecture plus noble, comme le toit d’une église ou la maison d’un notable du village. La pente du toit, d’ailleurs, est plutôt autour des 45 degrés.
Quant aux façades, elles ont une dominante verticale, avec un rapport de 1 pour 1,5 entre la longueur et la hauteur. Pour profiter d’un maximum d’ensoleillement, les plus grandes ouvertures se situent au sud du bâtiment.
Le mot de la fin revient à Michel Vander Linden :
« Le plus important, pour moi, que je construise une maison, un immeuble, un quartier ou même un village, c’est la satisfaction du client à la fin. J’ai à chaque fois ce plaisir de travailler comme un artisan … J’essaie toujours d’être le plus juste possible par rapport au lieu, tout en orientant les clients sur l’esthétique, la fonction et le budget. »
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